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Gauzy et Lebesson à pas de loup

Simon Gauzy en 2017. Le Toulousain est vice-champion d'Europe en titre.

Le Français Simon Gauzy, 13e pongiste mondial (Crédit : FFTT).

Deux ans après son sacre obtenu à Budapest contre son compatriote Simon Gauzy en finale, Emmanuel Lebesson défendra son titre de champion d’Europe de tennis de table, à partir du 18 septembre à Alicante. Le Français ne s’imagine pas reproduire une telle performance. Un sentiment partagé par Simon Gauzy. Les Français manqueraient-ils d’ambition ? Ils sont simplement lucides. Ou désireux d’être discret.

S’ils cachaient leur jeu, Emmanuel Lebesson et Simon Gauzy auraient toutes les chances de convaincre leur auditoire. A quatre jours du début des Championnats d’Europe de tennis de table d’Alicante, le champion en titre et son dauphin avancent prudemment vers la 34e édition de la compétition continentale. « Il est difficile d’avoir un pic de forme sur chaque événement, c’est impossible. Je ferai du mieux possible mais je ne serai peut être pas au top du top. Le calendrier n’est pas assez cohérent mais ce n’est pas une excuse (*) », nous explique Lebesson, sacré il y a deux ans à Budapest à la surprise générale. « On peut dire que ce titre était inattendu, ça oui. Totalement même », confie le 44e pongiste mondial (classement du 1er septembre).

Emmanuel Lebesson ne se considère pas du tout comme le favori à sa succession même s’il avoue se sentir très bien, satisfait dune saison 2018 qu’il juge « correcte avec un bon niveau de jeu. » Et même s’il ne faut jamais dire jamais. Simon Gauzy se trouve dans le même état d’esprit que celui de son compatriote, la faute à une hernie discale contractée il y a un an. « Ce n’est un secret pour personne, c’est une année compliquée, juge le licencié d’Ochsenhausen en Allemagne. Je suis resté immobilisé trois mois et j’ai eu un peu de mal à revenir. Mon niveau n’est pas mauvais lors des entraînements mais je ne le reproduis pas en compétition. »

Des loups finalement affamés ?

Sauf quand il avait atteint les quarts de finale du World Tour d’Allemagne en mars, ne s’inclinant que 4-2 devant le Chinois Xin XU  (numéro 2 mondial) après avoir mené deux sets zéro. « C’était après mon retour de blessure, j’avais une envie démesurée de jouer et on s’est dit d’ailleurs que ce n’était pas normal de jouer aussi bien. J’ai pensé que ça continuerait comme ça. » Les difficultés sont alors arrivées à cause du manque de rythme et des sessions d’entraînements. Simon Gauzy a mis l’accent justement sur le travail dont il fut privé durant les mois d’arrêts. « Depuis fin juillet, cela va mieux. Je sens que je retrouve petit à petit mon niveau », affirme le numéro 13 mondial. Je ne vois pas comment je peux me fixer des objectifs en termes de résultats après ce qu’il m’est arrivé. Il faut que je reste sur la bonne voie et on verra bien. » Emmanuel Lebesson et Simon Gauzy arrivent à pas de loups à Alicante mais leur appétit pourrait grossir durant la compétition. Humbles mais pas sans ambition.

*: La Coupe du monde par équipes (février), les Championnats du monde par équipes (avril), les Championnats d’Europe individuels d’Alicante et la Coupe du monde messieurs (19 au 21 octobre à Disneyland Paris), font de  2018 une année riche en événements.

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