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OM: avoir la foi ou pas

(Twitter/@OM_Officiel)

Devant le contenu très inconsistant de ses deux premières sorties en Ligue 1, l’Olympique de Marseille inquiète énormément. Mais si la perspective de voir l’équipe de Villas-Boas vivre une saison en enfer relève de la simple logique, les plus optimistes sympathisants olympiens ont des raisons de croire à un avenir souriant.

On en est donc arrivé là. L’OM n’a plus que le nom de respectable, grâce à son histoire de 120 ans et ses heures de gloire dont la dernière époque remonte à bientôt 10 ans avec le dernier titre de champion de France conquis par Didier Deschamps en 2010 et façonné en grande partie par son prédécesseur (rendons à Cesar…) le Belge Erik Gerets. L’OM ne fait plus peur depuis quelques années déjà et s’est résolu à carburer à l’ordinaire. Tout le contraire de ce que représente l’institution provençale. Incapable de se qualifier pour la Ligue des champions depuis 2012-2013 (Elie Baup à la baguette), l’équipe marseillaise affiche un visage des plus pâlots en ce début de saison, après avoir donné l’illusion au printemps 2018 (finaliste de la Ligue Europa  mais 4e du Championnat) que la machine à sensations était repartie.

Doit-on s’étonner de la défaite concédée au Vélodrome contre le Stade de Reims (0-2, 4 août) suivi d’un nul médiocre ce samedi à Nantes (0-0, 2e journée) ? Non. Ces prestations s’inscrivent dans la continuité de celles de la fin d’une saison dernière achevée au cinquième rang et appauvrie par des éliminations prématurées dans toutes les coupes nationales et en Ligue Europa, globalement à chaque fois de manière piteuse, générant un sentiment de honte. Avec les mêmes joueurs ou presque, à l’exception d’un Florian Thauvin blessé et les deux nouvelles recrues (Alvaro et Benedetto) qui doivent encore s’acclimater pour s’exprimer correctement, il ne fallait pas s’attendre à ce que l’OM redevienne un rouleau compresseur.

Les difficultés financières que rencontre le club (160 millions d’euros environ de déficit cumulé sur les deux derniers exercices auxquels on ajoute l’étroite surveillance du Fair-play financier cher à l’UEFA) freinent le recrutement, pour ne pas dire le rend quasi-anecdotique. Alors, il est impossible de constituer un effectif capable de monter sur le podium, à l’image de celui de l’OL et peut-être de Lille. A Nice, l’arrivée du richissime patron d’INEOS devrait faire basculer assez rapidement les Aiglons dans une autre dimension. L’OM n’a pas fini de ramer  dans sa galère phocéenne devant une concurrence française bien plus dynamique et possédant quelques longueurs d’avance. Le projet de Frank McCourt, le boss américain débarqué il y a trois ans, doit pour l’instant miser sur les forces en présence. Enfin les forces… Malgré tout, il existe (si, si!) des motifs d’espoir. Du moins des leviers que veulent bien activer les optimistes. Ceux et celles qui ont la foi.

Donner du temps

Il suffit d’abord d’être un peu patient même si on ne donne plus de temps (en sport comme ailleurs) pour construire. Peu importe, la méthode Villas-Boas ne pourra être efficace qu’à partir de plusieurs semaines (une bonne dizaine de journées ?) , à liage du temps qu’il faut pour apprécier la bonne intégration des recrues estivales, l’attaquant argentin Dario Benedetto (Boca Juniors) et le défenseur central espagnol Alvaro Gonzalez (Villarreal). Que ce soit auprès de leurs coéquipiers et dans le système souhaitée par l’entraineur portugais. Et puis, on a le droit de croire que Payet, Gustavo, Lopez, Sanson, Thauvin (s’il reste) et autres puissent évoluer à leur vrai niveau.

Délesté de coupe d’Europe, le calendrier olympien s’en trouve aussi allégé. Un argument supplémentaire pour envisager des jours heureux. Sinon, l’OM se maintiendra dans un statut moyen, pataugeant dans la bouillasse du ventre mou du foot français,  au risque de plonger un peu plus dans l’anonymat et se retrouver un jour au bord du précipice, celui qui vous envoie à l’étage inférieur.

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