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OM-PSG, un classique en bois

Marseille, le 5 mai 1989. Franck Sauzée vient de marquer contre le PSG. L'OM court droit au titre. (Capture d'écran)

Très loin des River-Boca ou Barça-Real, certains médias français souhaiteraient tout de même que le duel OM-PSG puisse rivaliser avec les véritables classiques du football. Mission impossible.

90e minute de jeu. Franck Sauzée approche des 16 mètres, frappe d’un léger extérieur flottant et trompe Joël Bats. Le gardien du PSG et ses coéquipiers tombent 1-0 ce 5 mai 1989 au stade Vélodrome de Marseille. Forts de ce succès obtenu à la 35e journée devant un concurrent direct, les Phocéens entraînés par Gérard Gili franchissent une étape décisive vers le titre, et bientôt le doublé. Voilà une des rares fois où un OM-PSG a pu être qualifié de sommet du championnat et à l’issue duquel le vainqueur empruntait une voie dégagée vers le sacre national. Cette année-là, le PSG de Tomislav Ivic échoue à trois points des Provençaux.

En 1993 (titre non attribué aux Marseillais pour cause d’affaire VA-OM), Paris endosse encore le maillot de dauphin, à l’inverse de 1994 avec 8 points de mieux que Marseille et avant que le club des Bouches-du-Rhône ne soit rétrogradé administrativement à l’étage inférieur. On peut dire qu’à l’exception de ces moments-là, l’OM et le PSG ne se sont jamais disputé le titre régulièrement, comme le font depuis des décennies le FC Barcelone et le Real Madrid, le FC Porto, Benfica et le Sporting au Portugal, ou encore Boca Juniors et River Plate en Argentine. On évoque pour les deux clubs de Buenos Aires un Superclasico. Le plus authentique aux yeux de certains historiens du football.

L’OM pas au niveau

Dans ce contexte, il est difficile d’employer les termes « Clasico à la française » ou « Classique » pour un OM-PSG (ou PSG-OM). Une affiche récente de la Ligue 1 devrait-on plutôt dire (le club de la capitale a rejoint l’élite en 1974, quatre ans après sa création), peu importe les classements des deux équipes au moment de leur affrontement. Celui de dimanche opposera le quadruple champion de France en titre, troisième à trois points du leader monégasque, à des Olympiens relégués à 17 longueurs de leur adversaire! Vous parlez d’un choc. Et si les joueurs d’Unai Emery se montrent tout aussi impliqués et appliqués que lors de leur performance contre le Barça douze jours plus tôt en Ligue des champions (4-0), Evra et ses collègues ne pèseront pas lourd.

Privé de Bafetimbi Gomis (blessé), son unique avant-centre d’expérience (grosse faille dans la politique de recrutement) et meilleur buteur cette saison, l’OM s’avancera d’autant plus diminué devant l’ogre du Qatar Saint-Germain. Et une défense qui rend très nerveux les habitués du Vélodrome. L’enceinte du Boulevard Michelet affichera complet pour la dernière rencontre de la 27e journée. Avec l’espoir (démesuré ?) chez les Marseillais de s’offrir le scalp parisien, comme ce fut le cas le 27 novembre 2011, date de l’ultime succès olympien devant Paris (3-0).

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