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Novès: « On les a concassés par moment »

Le XV de France face au Haka des All Blacks, le 26 novembre 2016 au Stade de France (Crédit: Alexandre Sarkissian)

Malgré une courte défaite génératrice de frustration (19-24), le sélectionneur du XV de France, Guy Novès, a bien aimé l’attitude de ses joueurs face aux champions du monde néo-zélandais.

Votre équipe est passée tout près de la victoire ce soir contre les Blacks, une semaine après avoir fait de même face à l’Australie. Quel est votre sentiment à ce sujet et quelles sont les perspectives pour le Tournoi des 6 Nations ?

On va digérer cette deuxième défaite avant de se projeter vers le Tournoi. Mais en revoyant les images de nos matches contre les deux finalistes de la dernière Coupe du monde, l’Australie puis la Nouvelle-Zélande, on s’aperçoit effectivement que ça joue à très peu. On s’est créé beaucoup d’occasions, j’ai vu des mouvements qui me conviennent, des traversées de terrain. Mais face à des Blacks qui sont d’une froideur incroyable on n’a pas réussi, c’est notre niveau actuel. Sur deux occasions, un coup de pied et le contre, ils nous font très mal. Mais autant j’étais frustré la semaine dernière, autant là je suis fier de mes jeunes joueurs. On les a critiqués dans l’engagement physique après l’Australie, mais je pense que là les Blacks n’ont pas du prendre de plaisir.

Maintenant, il va falloir gagner ce genre de matches…

La prochaine étape c’est de gagner le plus vite possible bien sûr mais le prochain adversaire, ce sera l’Angleterre chez elle. On sera ravi de faire un résultat mais on aura joué les trois meilleures équipes du monde actuellement. Cette équipe de France croit en elle, utilise des schémas de jeu qui lui conviennent, même si certains étaient naïfs ce soir. On perd quelques ballons précieux proches de la ligne, à cause d’en-avant, ce sera la prochaine étape. C’est aussi une perspective agréable d’avoir toutes ces occasions. On est déçu bien sur de perdre mais on vient de jouer les deux meilleures nations du monde, on les a mis en difficulté et on a fait mieux souvent que de rivaliser. Et lors de ces deux matches, des décisions arbitrales ne nous sont pas été favorables. Je trouve que ça fait beaucoup. Il y aura des jours meilleurs.

Comment expliquez- ces pertes de balles, à deux mètres de l’en-but ?

C’était quand même les Blacks en face, même si leur maillot n’était pas vraiment noir. Peut-être que d’autres équipes n’auraient pas été en mesure de récupérer le ballon. Le dernier geste, il faut prendre conscience que quand on est près de la ligne, on prend de la vitesse. Sur l’interception (qui conduit au deuxième essai en contre inscrit par Barrett – 43e -, ndlr), on va vite puis on a un gros ralentissement et comme on est très près, la passe se fait à plat. Si elle est bonne, ça va au bout. L’adversaire n’a plus de solution et va se jeter sur le ballon. Cette équipe néo-zélandaise s’accroche jusqu’au bout et c’est normal et cette réussite, les Blacks savent la provoquer parce que c’est une grande équipe. ll n’empêche qu’on n’a pas fait que les admirer, on les a affrontés, par moment concassés. Après, la passe qui n’arrive pas… Le travail, la lucidité, la confiance, la maturité et l’enthousiasme feront que dans quelques temps, j’espère le plus tôt possible, ces passes arriveront et que l’on aura surtout encore des occasions.

Guy, voilà 4 ans que l’on n’a pas vu une équipe de France aussi offensive. Quels sont les secteurs de jeu qui vous ont donné satisfaction ?

Même si j’ai trouvé quelques lancements naïfs, on a voulu repositionner les joueurs sur la largeur. C’est de mieux en mieux, on a une véritable circulation, des bons replacements, alors qu’avant on était en retard sur les déplacements défensifs. L’ensemble des joueurs plaquent, se replacent et luttent sur le ballon et remontent vite pour empêcher les Blacks d’avoir ces trois, quatre mètres d’espace qui les mettent sur orbite. Dans le jeu, la relance, on a des initiatives individuelles. Il faut essayer d’utiliser les ballons avant de le rendre, c’est plus dur bien sûr quand on est acculés. Donc le but c’est de donner du mouvement. Et lutter jusqu’au bout. C’est l’état d’esprit qui doit animer cette génération.

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