Il aura fallu attendre la moitié d’une vie pour que le tennis de table français célèbre à nouveau un champion d’Europe. 40 ans après Jacques Secrétin, Emmanuel Lebesson a surpris à Budapest.
C’est à la fois inquiétant et jouissif. Attendre 40 ans pour voir à nouveau un pongiste français champion d’Europe, ce n’est pas franchement un argument de poids pour vanter les capacités de notre tennis de table à se mettre régulièrement en avant. Mais le sacre d’Emmanuel Lebesson obtenu dimanche à Budapest a provoqué une joie immense et authentique dans le camp tricolore et dans celui de tous les amoureux de la petite balle blanche. Le successeur de Jacques Secrétin médaillé d’or à Prague en 1976, a battu en finale un autre Français, Simon Gauzy (19e mondial), qui réalise la deuxième performance de poids du ping tricolore en Hongrie.
« Je peux aller chercher une médaille« , confiait Gauzy avant la compétition. Il n’avait pas misé forcément sur l’argent alors qu’il se disait encore friable et qu’il voyait Ovtcharov, Samsonov, Freitas et Boll au-dessus du lot dans ce rendez-vous continental. Les deux premiers ont été sortis prématurément et le Portugais (12e mondial) a subi la loi de Lebesson en quart de finale, alors que Boll, ex-numéro un mondial, a été contraint à l’abandon contre Gauzy (blessure au cou), ce dernier menant deux sets à un en demi-finales.
Emmanuel Lebesson et Simon Gauzy, au-delà de leur niveau technique, ont montré en Hongrie leur capacité à rebondir après des Jeux Olympiques brésiliens très décevants. Et la méforme des favoris annoncés n’est pas la raison principale de ce triomphe français. Avec la perspective de voir le jeune Alexandre Cassin mettre à profit son prometteur potentiel, le tennis de table masculin français se prépare peut-être de belles années. On espère que Budapest sonnera comme un déclic.
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