Histoires de stades et de tribunaux

Justice

Quand les accusés refont parler d’eux

(© - Alexandre Sarkissian).

La Cour s’est penchée lundi sur l’étude de la téléphonie des auteurs des attentats de janvier 2015 à Paris et Montrouge. L’occasion de voir apparaître les noms de certains accusés. En attaquant le fond du dossier, le procès est entré dans une nouvelle phase.

Et si l’on reparlait des accusés ? Entendus les premiers jours du procès lors du survol de leur personnalité, les 10 individus dans le box auxquels s’ajoute Christophe Raumel, sur son strapontin de contrôlé judiciaire, ont eu l’occasion de revenir dans les débats ce 28 septembre, au début de la cinquième semaine du procès. Des enquêteurs de la Section antiterroriste (SAT) ont évoqué la téléphonie des frères Kouachi et celle d’Amedy Coulibaly. Ce dernier avait réduit considérablement le nombre de ses interlocuteurs à l’approche des attentats : 5 numéros ont été répertoriés entre le 1er et le 7 janvier 2015.

L’auteur de l’assassinat de Clarissa Jean-Philippe et de la tuerie de l’Hyper Cacher, assure le premier témoin de la journée appelé à la barre, a vu Nezar Mickaël Pastor Alwatik, Ali Riza Polat, Willy Prevost et Amar Ramdani. L’exploitation des téléphones révèle la présence de Polat avec Coulibaly, le 3 janvier, lors d’un déplacement en Belgique. Durant le trajet retour, Coulibaly a retrouvé Prevost et Christophe Raumel (seul accusé comparaissant libre) à Fontenay aux Roses.

On sait également, déclare le témoin, que le 6 janvier, Amedy Coulibaly a vu Amar Ramdani, puis Mickaël Alwatik et enfin Chérif Kouachi avec qui, très probablement, il a réglé les derniers détails de leurs entreprises meurtrières. Les deux hommes se sont rencontrés à Gennevillers entre minuit et une heure dans la nuit du 6 au 7 janvier 2015. La femme de Cherif Kouachi avait identifié son mari sur des images des caméras de surveillance d’une station service de la commune des Hauts-de-Seine.

Dans l’après-midi, un deuxième témoin de la SAT de la brigade criminelle a évoqué l’ADN de Willy Prevost et celui de Christophe Raumel retrouvés sur un casque présent dans une Renault Megane Scenic. Le véhicule, acheté le 2 janvier 2015 par Prevost, avait servi à Coulibaly pour se rendre à l’Hyper Cacher le 9 janvier. Mardi, trois accusés se retrouveront au coeur des débats avec l’analyse de la téléphonie et les enseignements tirés des gardes à vue. Les autres suivront dans la semaine.