Histoires de stades et de tribunaux

Justice

Attentats janvier 2015 : De quoi faire sauter un immeuble

(D.R.)

Lundi a débuté la quatrième semaine du procès avec l’étude des crimes commis à l’Hyper Cacher. Le terroriste Amedy Coulibaly possédait un arsenal capable de causer un carnage plus important. Quatre personnes ont été assassinées ce 9 janvier 2015.

S’attaquer à des juifs et commettre un maximum d’atrocités. Le terroriste Amedy Coulibaly a cet objectif quand il pénètre dans l’Hyper Cacher de l’Avenue de la Porte de Vincennes, le 9 janvier 2015. Il est 13h05, précise le membre de la section antiterroriste présent à la barre lundi matin au quatorzième jour du procès. Le mandat d’arrêt lancé contre Coulibaly après l’assassinat de Clarissa Jean-Philippe perpétré la veille à Montrouge n’a rien donné.

A 14 heures, le terroriste menace 17 otages muni de deux pistolets et deux fusils d’assaut. Avant cela, il a tué quatre fois (1). Yoav Hattab, 21 ans, s’était emparé d’une arme posée dans le supermarché mais elle s’est enrayée… Coulibaly l’a abattu. Vers 15h40, le négociateur établit le contact avec le terroriste. Il se souvient de quelqu’un de calme et déterminé. Avec lui, 20 bâtons de dynamite de cent grammes, précise l’enquêteur à la barre, « de quoi faire sauter un immeuble. »

Coulibaly possédait une caméra GoPro avec laquelle il a filmé l’attaque meurtrière. La vidéo de 7 minutes n’a pas été diffusée à l’audience mais le président a autorisé la projection de photos extraites des images : Traces de sang, corps des victimes, celui de Coulibaly présentant une vingtaine d’impacts de balles sur le corps.

Les forces de l’ordre (RAID et BRI) ont donné l’assaut à 17h09 en attaquant l’arrière du magasin pour créer une diversion alors qu’une autre équipe entrait par devant après avoir remonté le rideau métallique.

Lors des constatations, les enquêteurs trouveront aussi un taser acheté en décembre 2014 par deux des accusés présents dans le box, déclare le membre de la section antiterroriste en s’appuyant sur les éléments de l’enquête, ajoutant qu’un troisième y a laissé une empreinte génétique.

1 : Yohan Cohen, Philippe Braham, François-Michel Saada, Yoav Hattab.