Histoires de stades et de tribunaux

Justice

Nouvelles tensions au procès du « logeur du 13 novembre »

La chambre des Criées où sont diffusées les audiences du procès. (Crédit: Alexandre Sarkissian).

Le ton est encore monté, lundi, lors de la quatrième journée du procès dit du « logeur du 13 novembre », entre Jawad Bendaoud et Mohamed Soumah, les deux prévenus renvoyés pour recels de malfaiteurs terroristes.

Depuis le début du procès, Jawad Bendaoud répète haut et fort, très fort même, qu’il ne savait rien. Le mardi 17 novembre 2015 dans la journée, à la veille de l’assaut du Raid et avant d’accueillir les deux terroristes chez lui (pour deux ou trois jours et 150 euros), le « logeur du 13 novembre n’a « vu personne ». Il l’a encore soutenu avec beaucoup de conviction ce lundi: « De vendredi (13 novembre, ndlr) à mardi je n’ai pas regardé une chaîne d’info, personne ne me croit, je n’ai même pas lu un article. » Au quatrième jour d’audience, sont apparus toutefois quelques petits grains dans les rouages de sa défense. Le matin du 18, il dit à sa compagne au téléphone: « Tous les mecs de ma rue, hier, ils rigolaient, ils m’ont dit t’es un ouf, tu ramènes des mecs de Belgique, deux frères mus… sur le Coran de la Mecque c’est des terroristes. »

Cette conversation lui a été une nouvelle fois rapportée et J. Bendaoud l’a esquivée très simplement: « C’est moi qui ai dit un truc de faux. Il y a plein de choses que j’ai dites qui ne son pas vraies…Oui c’est curieux mais le mardi je n’ai vu personne.» Il  a reçu des appels et SMS dans la journée mais il ne les a pas pris, trop « défoncé » par la cocaïne. Et puis on le confronte avec les dires de Mohamed Soumah (qu’il ne faut pas oublier dans cette affaire), au sujet de ceux d’Hasna Aït-Boulahcen quand les trois se sont retrouvés le lundi soir dans le squat de Saint-Denis. Jawad Bendaoud avait expliqué dans une audition que Mohamed Soumah se portait garant des deux frères. « T’arrête de mentir, gros », lâche Soumah. Le ton monte. Les insultes fusent. Suspension d’audience.

Soumah ne s’est pas montré non plus très convaincant. « Il y a encore un problème, là », lui dit le 17 novembre dans l’après-midi la cousine d’Abaaoud. « De quoi parle-t-elle ? », veut savoir un avocat: « Je n’en ai aucune idée. Sur le coup, ça me fait peur, je ne sais pas. J’attends de la la voir pour en parler… Et un peu plus tard, elle me dit, « Arrête de flipper, c’est rien. C’est juste un truc .» On n’en saura pas plus. Mardi, les débats reprendront avec les auditions des parties civiles. Les premières plaidoiries sont attendues mercredi.

Leave a Reply