Histoires de stades et de tribunaux

Justice

« Elle est bonne votre coke ? »

(Crédit: Alexandre Sarkissian)

L’audition de Mohamed Soumah, co-prévenu de Jawad Bendaoud pour recel de criminels terroristes, a donné lieu jeudi à quelques échanges « savoureux » avec la présidente du tribunal.

Isabelle Prévost-Deprez ne déteste pas titiller, voire taquiner ses interlocuteurs. Face à la présidente de la 16e chambre correctionnelle de Paris où se tient depuis hier le procès du « logeur du 13 novembre », Mohamed Soumah, haut de survêtement de foot blanc sous un blouson léger noir, a pu contribuer jeudi à rendre le climat un peu léger, par rapport à la tension que l’on pouvait percevoir lors de la première journée quand Youssef Aït-Boulahcen fut auditionné.

Trafiquant de stupéfiants au moment des faits, Soumah fournissait de la cocaïne à Jawad Bendaoud que ce dernier transformait en crack pour ses clients. Le « logeur du 13 novembre » en consommait également et il a toujours indiqué aux enquêteurs qu’il en avait pris 7 grammes dans une journée, sur le coup de l’énervement. « Vous pensez que c’est faisable Monsieur d’en prendre autant ? », demande la présidente. « Je ne sais pas, je ne suis pas consommateur, je n’en ai jamais pris. », répond Soumah.

Présidente: «Par rapport à la pureté de votre drogue, sept grammes c’est beaucoup, non ?»
Soumah: «Je ne sais pas»
Pdte: « Elle est bonne votre coke ? »
Soumah: «Oui, on m’a dit qu’elle était bonne»

Mohamed Soumah fut l’intermédiaire entre Hasna Aït-Boulahcen, qu’il affirme avoir rencontrée pour la première fois le 16 novembre 2015 dans le quartier des Francs-Moisins à Saint-Denis pour un prétexte de vente de drogue, et Jawad Bendaoud dans la mission de trouver une planque pour Abdelhamid Abaaoud et Chakib Akroubh.

Soumah affirme à la barre que la cousine d’Abaaoud lui avait dit que le logement était pour elle. Il nie avoir eu connaissance des véritables bénéficiaires du squat de Saint-Denis: « Elle m’a pris pour un con, oui, et en plus je ne l’ai pas baisée… Franchement, madame la juge, vous auriez pensé quoi à ma place ? » La salle ne peut retenir ses rires.

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