Qui se cache derrière les connexions du 4 mars ?

La 6e journée du procès des tueries de Toulouse et Montauban a mis en avant les témoignages de trois policiers, dessinant une première tendance. Ils n’ont pas permis d’établir clairement la présence d’Abdelkader Merah dans la préparation du premier crime.

Et revoilà ces fameuses connexions du 4 mars 2012. Sur ce point, évoqué lundi au 6e jour d’audience, la défense d’Abdelkader Merah s’est renforcée, si l’on peut dire. La complicité supposée du frère aîné du tueur dans les assassinats de Toulouse et Montauban n’apparaît pas comme évidente, précisément au sujet de sa participation au piège tendu à la première victime. « Avez-vous établi qu’Abdelkader Merah s’est connecté le 4 mars sur le site du Bon Coin ? (23h08 et 23h11)» , demande Eric Dupond-Moretti. « La seule chose que je puisse dire c’est que la connexion vient de la Freebox (au domicile de la mère)», rétorque un policier de la SDAT, spécialisé en cybercriminalité.« Oui ou non, monsieur ? Ce n’est pas compliqué ».

Devant les nouvelles tergiversations du témoin et après une relance de l’homme à la robe noire, le policier concède que l’on ne connaît pas l’identité de l’auteur de ces connexions. La personne connectée le 4 mars au sujet de l’annonce de la vente de la moto du militaire l’a fait via l’interface TV de la Freebox, donc avec la télécommande, poursuit le technicien. Une connexion à distance était techniquement possible mais « elle n’aurait pas laissé les mêmes traces .» Abdelkader Merah avait dit lors de ses premières auditions à l’époque qu’il était passé voir sa mère entre 19 et 20 heures environ, indiquent les rapports.

Le dernier policier auditionné a par ailleurs déclaré qu’Abdelkader Merah n’était pas facilement « géolocalisable » au moment des connexions, tout en affirmant qu’aucun élément matériel ne permettait de dire qu’il se trouvait au domicile de sa mère. Enfin, lui et sa compagne auraient assisté, précise également le témoin, à des fiançailles chez la mère de cette dernière aux alentours de 23 heures. « La seule personne qui a la réponse, c’est sa mère », estime-t-il encore. Le passage à la barre  de Zoulikha Aziri est attendu les jours prochains.