Des peines conséquentes ont été requises lors du procès Cannes-Torcy. Vendredi, Philippe Courroye n’a pas épargné ceux qu’il considère guidés par un « fanatisme criminel ».
La tentation est forte. Parce que la France vit sous la menace terroriste, parce que la France n’est plus vraiment la même depuis les attentats de Charlie-Hebdo, parce que la France s’est déclarée en guerre contre le fanatisme religieux qui tue, le procès de la cellule Cannes-Torcy est une occasion pour adresser un message fort. C’est le souhait formulé par les parties civiles notamment, alors qu’approche la fin d’un procès hors-norme, réunissant 20 accusés. « Ce n’est pas le procès d’une religion, mais celui d’un fanatisme criminel », rappelle Philippe Courroye au début des réquisitions. Cette lecture très radicale de l’Islam a conduit des jeunes hommes, entre 2012 et 2014, à vouloir commettre des actes terroristes en France. Du moins pour les plus extrêmes d’entre eux, souligne l’avocat général ce vendredi, au 37e jour du procès.
Le magistrat insiste devant la cour: « L’enjeu est trop grave pour ne pas vous laisser piéger par leur stratégie de vous endormir. Ils vous disent tous aujourd’hui qu’ils ont changé, qu’ils pratiquent un Islam modéré, sans violence. Leurs avocats vous diront peut-être pour certains qu’ils sont doux comme des agneaux… La dissimulation a été présente tous les jours dans dans cette salle ». Philippe Courroye ne manquera pas d’égratigner également l’attitude des co-accusés au cours des audiences, pointant un « comportement détaché, décontracté, parfois insultant, en tout cas irrespectueux ».
Il attire ensuite plus facilement leur attention en les interpellant d’un ton ferme mais pas agressif: « Dans quel monde vouliez-vous exister ? Celui où toutes les femmes porteraient un voile ? Celui d’un monde sans Bataclan ou terrasses de café ? Ce monde, votre monde, il existe. Il s’appelle l’Enfer et votre cauchemar viendra s’échouer sur les brise-lames de notre défense, de nos valeurs et de nos libertés ».
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