Histoires de stades et de tribunaux

Justice

Cannes-Torcy: Un garage bien garni

La grande salle de la Cour d'assises de Paris où se tient le procès Merah. (Crédit: Alexandre Sarkissian).

Présenté comme le principal accusé, Jérémy B. disposait d’un garage contenant des éléments pour le moins inhabituels. Mais rien de surprenant pour les enquêteurs.

Un box comme il en existe des tonnes mais celui-ci a conforté les enquêteurs dans leurs investigations. Quand ils arrêtent Jérémy B. le 6 octobre 2012 dans le hall de son immeuble, ils trouvent sur lui notamment un pistolet semi-automatique prêt à l’emploi, et chez lui un bip pour ouvrir un box. A deux pas du domicile de son père, où le jeune homme habitait, les policiers demandent à Jérémy B. de les guider dans ce parking du square Neptune de Torcy. La réponse claque: « Je ne vous aiderai pas. Ça va vous exploser à la tête et moi je vais mourir en martyr« .

Le garage repéré et sécurisé, la visite peut commencer. Il y a des armes (deux fusils à pompe), des munitions, une cocotte minute dans son emballage. Puis on découvre du nitrate de potassium, du souffre, des clous et des écumoires et un dispositif électrique (réveil modifié, fils, piles de 9 volt, dominos…). Il s’agit d’éléments entrant dans la fabrication d’une bombe artisanale, indiquait lundi un membre appartenant à l’époque à la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur, aujourd’hui DGSI), en qualité de témoin numéro 28.

La diffusion des photos de la perquisition du box ont également montré des ouvrages comme: « Vivre du djihad » ou « Exposé sur la réalité du djihad » Au 16e jour du procès dit de la filière Cannes-Torcy, la cour a mis l’accent sur les arrestations et les gardes à vue de Jérémy B., Alex S. et Malik N., également soupçonnés du braquage d’une pizzeria de Noisiel opéré par trois hommes aux visages masqués, le 1er octobre 2012.

Interrogé par l’avocat général Philippe Courroye sur son sentiment général au sujet de « l’équipe », le membre témoin 28 a évoqué des individus déterminés qui montaient en puissance: « Ils étaient en train de se professionnaliser. Avec le recul, je pense que cette équipe était le chaînon manquant entre Merah et les attentats de 2015 ».

Leave a Reply