L’audience de mercredi donnera l’occasion aux accusés de faire une déclaration spontanée sur leur état d’esprit actuel. Ce mardi, un expert psychiatre a donné de sa personne.
Sa voix faiblit, devient rocailleuse. Gérard Lopez a du mal à se faire entendre dans la salle de la cour d’assises en ce mardi après-midi. A sa décharge, il tient bon la barre depuis le matin, quand il fut invité devant les magistrats. Il était un peu plus de 9h30. Le psychiatre de 67 ans expose les grandes lignes des rapports qu’il a effectués sur la vingtaine d’accusés du procès dit de la filière Cannes-Torcy. Peu avant 16h10, le président Philippe Roux le libère d’un poids: « Quand vous voulez, vous demandez une pause, hein ? ». En voyant le psychiatre mimant des jambes flageolantes, le président ordonne naturellement quelques minutes de relâche. Le médecin conclura vers 18h30 son mini-marathon.
Voix défaillante ou pas, son audition a confirmé clairement les points communs reliant ces jeunes hommes dont les peines encourues varient de 20 ans de réclusion criminelle pour la plupart, à la perpétuité, pour quatre d’entre eux (Jérémy B., Malik N., Kevin P. et Alix S.). Outre la pratique assidue de la religion, ils ont assuré à Gérard Lopez prôner un Islam modéré, ne partageant pas le choix d’un djihad armé. Venus de divers horizons, sociaux et religieux, les accusés ont assez vite décroché du cursus scolaire et se sont vu confrontés à la délinquance, petite ou grande, avant de se retrouver aujourd’hui dans le box pour association de malfaiteurs.
Gérard Lopez a déclaré qu’aucun ne souffrait de troubles psychiatriques ou psychotiques quand il a pratiqué leur évaluation entre 2013 et 2015. Il précise bien également que son expertise s’est construite sur les dires de ses « patients », peut-être des adeptes de la dissimulation de la vérité. Quel est donc l’état d’esprit qui anime aujourd’hui les hommes dans le box ? Ce sera le sujet de mercredi avec au programme notamment leur déclaration spontanée.
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