En attendant le délibéré, vendredi après-midi, la 7e journée du procès était consacrée aux plaidoiries. L’avocat de Jonathan Guyot, dont 10 ans de prison ont été requis pour le vol de la cocaïne au « 36 » en juillet 2014, espère avoir mis le doute dans la tête du tribunal.
Quelques heures à attendre. Jonathan Guyot va très probablement les vivre avec une certaine fébrilité, pour ne pas dire plus, jusqu’au délibéré dont on attend le contenu vendredi à 14 heures. Son avocat a-t-il suffisamment agité le mouchoir de l’émotion devant le président du tribunal correctionnel pour éviter à son client les 10 ans de prison requis ? Avec notamment la volonté d’affaiblir les nombreux éléments à charge formulés par l’accusation, Bertrand Burman espère avoir été entendu jeudi après-midi quand il a conclu sa plaidoirie: « Je vous demande de le juger avec rigueur, et non pas sur une atmosphère .» Maître Burman et son collègue avant lui ont déploré la violence, selon eux, avec laquelle le parquet avait déroulé son réquisitoire à l’encontre de l’ancien membre de la Brigade des « Stups » de Paris.
Le défenseur du principal suspect dans ce vol de cocaïne de juillet 2014 a mis en avant les conditions de l’identification de Guyot sur les images des caméras de surveillance, non formelle selon plusieurs personnes entendues, comme son chef de groupe. Bertrand Burman a rappelé ensuite que la drogue n’avait pas été retrouvée, tout comme le cannabis dont Jonathan Guyot aurait fait usage dans un trafic, associé à son informateur présumé, Farid Kharraki. Ce dernier, qui encourt 5 années d’emprisonnement, joue le rôle du témoin pour enfoncer Guyot, estime Bertrand Burman. ll veut également rendre crédible, SMS à l’appui, la présence de l’ex-brigadier le 22 juillet 2014 au soir dans un bar, le parquet dénonçant un alibi monté de toutes pièces pour masquer sa présence au 36 Quai des Orfèvres, pense-t-on du coté du Parquet pour une première sortie de coke.
« S’il est rentré ce soir-là dans le local à scellés, il l’aurait fait sans complicité ?, martèle Maître Burman. S’il est reconnu coupable, il y a assurément des complices au sein du 36. On peut se demander pourquoi une enquête poussée n’a-t-elle pas été réalisée au sein de ce service ». Jonathan Guyot était le premier suspect trouvé, et cela arrangeait bien tout le monde, regrette la défense. Comme elle déplore que le procureur de la République ait brossé le portrait de Guyot avec l’étiquette d’un grand cynique. « Me dire que vous avez un monstre devant vous, un être inhumain, c’est incompréhensible », s’indigne Burman. « J’espère qu’ils me pardonneront un jour », demande Jonathan Guyot d’une voix faible au sujet de ses proches. Et se tournant vers la procureur: « Vous avez été très dure ».
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