Histoires de stades et de tribunaux

Justice

Vol de cocaïne au 36: « Le Corniaud avec deux Bourvil dans la voiture »

Le célèbre siège de la PJ parisienne s'est trouvé sous les feux médiatiques. (Crédit: Alex Sarkissian).

L’ami de Christophe Rocancourt a qualifié de risible l’épisode du lac de Créteil où avec Donovan Guyot, le frère du principal prévenu, il est parti à la pêche aux billets.

Une impression d’être mené en bateau. Depuis le début de ce procès, les prévenus ne sont guère convaincants devant la 14e chambre correctionnelle du TGI de Paris. En attendant l’issue des audiences, l’entourage de Jonathan Guyot, à la barre ce mardi, a également enchaîné les imprécisions, trous de mémoires et récits plombés par les lacunes. Yossef Ifergan, lui, s’est montré bien plus à l’aise devant le président et la procureure de la République. Son habitude à parler devant un auditoire a franchement contrasté avec les prestations hésitantes de Donavan Guyot, Touati Mekhelfi et Nicolas Joubert, devant répondre notamment de recel. C’est également le cas de Yossef Ifergan malgré son aptitude à répondre du tac au tac aux questions embarrassantes.

L’ami de 10 ans de Christophe Rocancourt connaissait bien son affaire et a même récolté la sympathie d’une partie de la salle en glissant quelques traits d’humour. « On dirait le Corniaud avec deux Bourvil dans la voiture », caricature l’homme de 45 ans quand il évoque sa rencontre en janvier 2015 avec Donovan Guyot. Le frère cadet se retrouve dans le véhicule d’Ifergan, en route pour le lac de Créteil. Ifergan doit récupérer 5 000 euros, une somme appartenant à Rocancourt en détention à l’époque: « Quand j’ai vu Donovan les pieds dans l’eau pour chercher un sac à dos, j’ai trouvé la situation risible, c’était rocambolesque. Il ne l’a pas trouvé ». Bredouille, Donovan Guyot va récupérer un autre emballage dans les buissons contenant 50 000 euros, cachés auparavant.

20 000 euros dans le jardin de la belle-mère

Une somme que Yossef Ifergan donne en partie à la compagne de Christophe Rocancourt (12 000 euros), en cache une autre dans le jardin de sa belle-mère (20 000 euros) ou utilise pour acheter des jeans et des cadeaux à celui que l’on appelle l’escroc des stars. Ifergan se garde 5 000 euros. « Cela ressemble à une  rétribution de 10% », lui dit le président. « Non. Je n’ai pas besoin d’argent à ce moment-là. Je gagne bien ma vie », assure celui qui gère aujourd’hui une société d’événementiel. Il ne cesse de répéter par ailleurs qu’il n’apprend l’identité de Donovan Guyot (alias Marius lors de l’aventure aquatique cristolienne) son frère Jonathan et sa belle-sœur, Sophie Tixier, que lors de son interrogatoire dans les locaux de l’IGPN.

Il confirme ne pas savoir qu’il envoie 15 jours avant l’expédition au lac ce bouquet de fleurs, à la demande de Rocancourt, à l’épouse du principal suspect de l’affaire: « Je paye le fleuriste avec ma carte de crédit. Si j’avais su qui elle était, je n’aurais pas agi comme ça » Pas su, pas pris ? C’est le message que tente de faire passer Yossef Igergan aux représentants de l’accusation: « Je n’ai pas l’impression qu’il y ait des voyous sur ce banc ici, poursuit ce joueur de poker en montrant les proches de Jonathan Guyot. Avec le recul, c’est une bêtise. Je le regrette ». Le président regrettait lui sans doute de ne pas avoir le sentiment d’entendre toute la vérité.

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