Histoires de stades et de tribunaux

Justice

Vol de cocaïne au 36 Quai des Orfèvres: « Je n’ai pas sorti la coke »

(Crédit: Alex Sarkis)

 

Jonathan Guyot campe sur ses positions. Devant sa femme, entendue près d’une heure et demie ce vendredi, l’ancien brigadier a continué de clamer son innocence.

« Vous lui devez doublement la vérité ». Maître Leberquier, l’avocat de Sophie Tixier,a peut-être une idée derrière la tête. Faire craquer Jonathan Guyot après l’émouvant témoignage de sa femme. « Je suis vraiment désolé », lui lance-t-il dans les yeux. Mais il ne vacille pas sous le nouveau coup de pression du défenseur de l’épouse de l’ex-brigadier de la BSP (Brigade des stupéfiants de Paris): « Je suis innocent. Je n’ai pas sorti la coke. » Cette version, il l’a toujours soutenue devant la mère de son fils de trois ans:  « Si j’avais été coupable, je vous jure que je lui aurais dit. »

Elle se souvient des premiers jours de détention du principal suspect dans le vol des scellés du 36 Quai des Orfèvres: « Il me dit que c’est une cabale, un complot et je comprends qu’il me demande de l’aide ». Alors, elle s’exécute – « J’étais en mode robot, c’était une situation qui me dépassait » – et transmet les messages, du parloir, aux proches de Jonathan. Pour faire disparaître l’argent (une partie terminera dans le lac de Créteil), ou pour aller voir des gens qui assureraient un alibi à Jonathan Guyot.

Un sourire pour finir

Elle ne croit pas à l’époque que son mari est l’homme de la vidéo surveillance en train de sortir les sacs de coke. Et aujourd’hui ? Alors qu’elle a demandé le divorce et confié en larmes devant le président ne plus reconnaître l’homme qu’elle a épousé, qu’elle a aimé ? Le croit-elle coupable ? « Je ne le sais pas moi-même. Je n’ai pas envie d’y croire », arrive-t-elle à dire entre deux sanglots. L’épreuve des souvenirs est difficile pour cette femme de policier à qui Jonathan Guyot cachait tout de son travail.

Ils ne se voyaient pas les deux tiers du temps, explique-t-elle. Sophie devait faire avec, ou plutôt sans un mari qui, à peine rentré pour dîner, repartait jusque-tard dans la nuit. « Cela faisait partie de son travail », raconte celle qui a passé quatre jours de détention à la prison des femmes, après sa garde à vue. Une expérience  que l’on imagine volontiers traumatisante et dont les traces auront du mal à disparaître. Sophie Tixier redonne toutefois le sourire au prévenu, une fois l’audience du jour suspendue, le temps de quelques confidences entre les deux époux.

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