Histoires de stades et de tribunaux

Justice

Prison ferme pour l’affaire du « butin halal »

Tribunal de grande instance de Paris

Plan du Tribunal de grande instance de Paris (Crédit: A.S.).

Au centre de l’audience, le caractère terroriste a été retenu par la Cour d’assises de Paris. Résultat: 23 et 15 ans de prison ferme ont été prononcé contre les deux braqueurs d’un agent de la poste. Les faits remontent à 2013.

C’était un point clé de l’audience. Action de nature terroriste ou pas ? L’avocate générale Sylvie Kachaner en est elle persuadée, et elle a tenu à faire valoir cette version dans la troisième semaine de février, à l’occasion du procès de ce que l’on a appelé l’affaire du « butin halal ». Le 3 avril 2013, Ibrayima Sylla (37 ans) et Pierre Roubertie (25 ans), condamnés ce 22 février 2017, se rendent coupables d’une prise d’otages chez un guichetier de la poste. Le but ? Le forcer à prendre de l’argent dans son agence francilienne. Si le butin est relativement maigre (2 000 euros), les deux hommes risquent de le payer très cher.

Sylvie Kachaner estime que cet argent était destiné à la constitution d’une cagnotte pour financer des actes terroristes, alors que d’autres braquages étaient, semble-t-il, en préparation. Sylla, présenté comme le chef de la bande de quatre, était surveillé depuis sa sortie de prison, condamné en 2005 pour braquage, rappelle le quotidien Le Parisien. Les services de police inquiets de l’adhésion de Sylla aux thèmes djihadistes, ne peuvent l’empêcher de prendre en otage le guichetier. Son ADN et celui de Roubertie, retrouvés au bureau de poste, les jetteront dans la gueule des enquêteurs.

Avant le délibéré, Ibrayima Sylla a déclaré en arabe que Dieu était son seul défenseur, précise Sud-Ouest. La cour spéciale d’assises de Paris a condamné ce dernier à 23 ans de prison ferme, et 15 à l’encontre de Pierre Roubertie, avec une période de sûreté de deux tiers. Ils seront en outre inscrits sur le Fichier judiciaire national automatisé des auteurs d’infractions terroristes (Fijait). Les avocats des prévenus n’ont pas convaincu la cour notamment de la non existence de la naissance d’une cellule terroriste. Et ce, malgré l’absence d’éléments lors des perquisitions tendant à prouver la mise en place d’un projet terroriste précis.

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